Le shiatsu, qui repose sur des principes millénaires, est issu du "Classique interne de l'empereur Jaune", le plus ancien ouvrage écrit il y a plus de 2.000 ans. Durant des siècles, l'"Anma" (ancêtre du mot shiatsu) est utilisé pour ses techniques manuelles et ce n’est qu’à partir de 1920 que le mot shiatsu est défini par Tenpeki Tamai dans son livre "Thérapie par pression des doigts". En 1925, Tokojiro Namikoshi ouvre la première clinique de shiatsu à Hokkaido et en 1940, il fonde son école. Il consacrera de nombreuses années pour la reconnaissance du shiatsu, et en 1955, le ministère de la santé japonais l'accepte officiellement en donnant cette définition : "forme de manipulation qui utilise les pouces et les paumes des mains, sans aucun instrument mécanique ou autre, appliquant une pression sur la peau afin de corriger le mauvais fonctionnement interne et favoriser la santé".
Shizuto Masunaga, élève de Namikoshi, améliore la pratique en utilisant les principes énergétiques de la MTC et en incluant les méridiens, les points d'acuponcture, la notion du yin et du yang ainsi que la théorie des 5 éléments. En 1960, il créé son école à Tokyo, le Iokai Shiatsu. Dans les années 70, il parcourt l’Europe et les USA afin de promouvoir son enseignement. En 1981, Kazunori Sasaki, son plus proche disciple, fonde en Europe l’Iokaï Shiatsu Meridians, et cet enseignement est aujourd'hui présent dans 8 pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Luxembourg et Italie). C'est en 1997, que le Parlement Européen reconnait le shiatsu comme l'une des 8 méthodes de "médecine non conventionnelle la plus efficace et digne d’intérêts" comme l'ostéopathie, l’homéopathie ou l’acupuncture.
Quelques mots sont échangés en début de séance avec le praticien qui vous invite ensuite, tout en gardant vos habits, à vous allonger au sol sur un futon. Selon votre mal, il pose sa main soit sur le ventre, le dos, les pouls du poignet ou la zone en souffrance. Son ressenti indique quel(s) organe(s) a besoin d’être stimulé, et de ce fait, il va faire des "pressions" sur le ou les méridiens* correspondants (*flux énergétique d’un organe), cherchant les déséquilibres afin d’harmoniser l’énergie corporelle.
A savoir que Masunaga utilise une technique reposant sur l’utilisation conjointe des deux mains. Si une zone tendue apparaît dans le corps, une zone molle ou gonflée en sera la correspondance. Dès les premières pressions, un apaisement du mental s’installe et un relâchement musculaire s’établit en vous plongeant dans une profonde relaxation. La plupart du temps, vous serez à moitié endormi, appréciant cette ambiance de bien-être. Les pressions peuvent durer quelques secondes, voir s’étaler un peu plus, tout dépend des informations que votre corps génère. Ce qui compte, c’est de réveiller le méridien concerné.
Chaque séance ne se ressemble pas, on peut être amené à stimuler la cheville, le genou, la hanche, l’épaule ou le poignet. Cette technique de libérer les tensions demande beaucoup d’écoute, de dextérité et d’expérience. En libérant ces espaces trop tendus, on redonne plus de mobilité au corps, les fluides corporelles circulent mieux, jusqu'à faire fonctionner votre corps à son meilleur potentiel. Il faut préciser qu’au Japon, les pressions sont fortes et parfois douloureuses mais avec l’approche de Masunaga, par des pressions douces et stables, on est capable de ressentir la limite à ne pas dépasser. A noter que l'on cherche à libérer sans forcer ce qui résiste et que l'on ne fait pas craquer la colonne vertébrale comme l'ostéopathe ou le chiropracteur.